Dans de nombreux pays et cultures, les constructions en pierre sèche ont façonné paysages et habitats depuis la Préhistoire. Mais qu’entend-on exactement par « pierre sèche » ? Et que vient faire l’UNESCO là-dedans ? Laissez-nous vous en dire plus !
L’UNESCO et la préservation du patrimoine culturel mondial
L’UNESCO, vous le savez sûrement, est la seule agence spécialisée dont la mission est d’aider ses états membres à sauvegarder leur patrimoine culturel. Mais les monuments ne sont pas les seuls éléments de patrimoine qui méritent d’être sauvegardés. Traditions, expressions vivantes, pratiques sociales, rituels ou connaissances font partie du patrimoine immatériel de l’humanité, qui lui aussi a sa place à l’UNESCO.
En France, par exemple, font partie de notre patrimoine immatériel : le repas gastronomique, l’alpinisme, le savoir-faire et la culture autour de la baguette de pain, la Transhumance ou encore le fest-noz breton !
En 2011 la France, associée à la Croatie, Chypre, la Grèce, l’Italie, la Slovénie, l’Espagne et la Suisse, initie la candidature de la Construction en Pierre Sèche pour une inscription au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité. En 2018, l’UNESCO approuve cette candidature, une satisfaction pour les 8 pays porteurs de cette candidature, qui craignaient surtout que ce savoir-faire ne disparaisse !
La construction en pierre sèche : une technique ancestrale vivante
La construction en pierre sèche n’utilise qu’un seul matériau, des pierres locales choisies et agencées pour s’imbriquer parfaitement. Aucun autre matériau, liant, mortier ou ciment n’est utilisé. Cette technique n’est pas utilisée que pour les constructions verticales : les calades, une forme d’aménagement du sol par empierrement en pierre sèche, remontent à la Préhistoire !
En France, cette technique a été utilisée dès le Moyen-Âge pour permettre la culture en étage dans les zones en pentes : on construisait des murs de soutènement en pierre sèche qui permettaient de créer des restanques, et ainsi d’accroître la surface cultivable. Bonus : les murs en pierre accumulent la chaleur en journée et la restituent la nuit, favorisant ainsi la croissance et le développement des plantes !
Les murs en pierre sèche sont vivants : leurs interstices permettent ventilation et développement de la vie, végétale comme animale. En Ardèche par exemple, la chélidoine, le nombril de Vénus ou le lézard ocellé y trouvent souvent refuge !
Les métiers de la pierre sèche
Si le savoir-faire de la construction en pierre sèche a frôlé la disparition dans les années 90, son inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO a permis de remettre ces connaissances sur le devant de la scène. Aujourd’hui, l’Association des Artisans Bâtisseurs en Pierre Sèche (ABPS) rassemble les professionnels du BTP spécialisés dans la construction en pierre sèche. L’ABPS gère l’École Professionnelle de la Pierre Sèche, un centre de formation spécialisé et itinérant, le seul en Europe proposant plusieurs niveaux de formations certifiantes. C’est grâce à cet organisme et à ses formations que Terre et Tradition peut aujourd’hui vous proposer des constructions en pierre sèche !
La transmission de ce savoir ne passe pas que par des formations professionnalisantes : le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche propose par exemple des stages de plusieurs jours permettant à tout un chacun de découvrir les différentes étapes de la construction en pierre sèche, du choix des pierres à la pose, sur des chantiers-école et chantiers-formation.
Quel avenir pour la pierre sèche ?
Pour être efficace, la préservation des connaissances et des savoir-faire liés à la construction en pierre sèche doit également passer par de nouveaux usages. Bien que l’on trouve en France de très nombreuses constructions en pierre sèche, elles sont souvent très anciennes, et très peu d’aménagements récents utilisent cette technique.
Calades, murs de soutènement, terrasses ou petits abris pourraient par exemple être mis en place plus fréquemment, pour réintégrer dans nos paysages urbains modernes une touche du charme de nos constructions historiques.
Et pourquoi ne pas les réintégrer dans nos jardins particuliers également ?
Fiers de ce savoir-faire, Terre & Traditions vous propose de replacer la pierre sèche au cœur de vos aménagements extérieurs : murs d’enceinte ou de soutènement, restanques ou terrasses.
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